La diététique selon la médecine traditionnelle chinoise
Dans la grande et précieuse médecine traditionnelle chinoise (MTC) se trouve un pan majeur, consacré à la diététique ou l’art d’équilibrer les grands principes vitaux suivant une classification des aliments. À l’image du Yin et du Yang, la diététique chinoise cherche à maintenir l’équilibre ou à le rétablir lorsqu’il est rompu, déséquilibre causant un dysfonctionnement à l’origine de maladies, qu’elles soient physiques ou psychiques.
Vieille de plusieurs millénaires, la diététique chinoise est une référence en matière d’alimentation préventive et holistique, sinon la référence. La santé et l’alimentation sont intimement liées, avec les saisons et les circonstances de chacun (un enfant, une personne déprimée, une femme enceinte, etc.). Le principe est d’adapter son alimentation aux différents âges et circonstances de la vie, puisque les besoins peuvent être grandement variables en termes d’aliments.
Dans la diététique chinoise, les aliments sont classés par nature (fraîche ou froide, tiède ou chaude, neutre), par saveurs (acide, amère, douce ou sucrée, piquante, salée, astringente) et associés aux méridiens, ces canaux qui permettent à l’énergie de circuler et de relier toutes les parties du corps entre elles. À condition d’être entiers, de saison et de qualité, les aliments, en tant que substances nutritionnelles, ont une action thérapeutique, en prévenant l’apparition ou l’aggravation d’une maladie et en favorisant la guérison. Ils s’avèrent particulièrement efficaces pour les petits maux du quotidien, tels que les constipations ou diarrhées, la fatigue, l’acné ou encore le rhume. Inversement, consommer régulièrement une alimentation déséquilibrée, inadaptée ou ultra transformée, peut être la cause de nombreuses maladies.
Selon le Ling Shu(1), la vitalité provient de la quintessence des aliments, c’est-à-dire de leur transformation dans notre corps. La médecine chinoise considère depuis toujours que l’alimentation influence non seulement notre équilibre physique, mais aussi notre équilibre psychique, nos émotions. La façon de se nourrir représente une grande partie de ce que les médecins chinois appellent « la préservation de la vie » ou « la nutrition du principe vital », c’est-à-dire des moyens que l’homme peut employer au quotidien pour accroitre sa longévité, entretenir sa vitalité et prévenir les affections de toutes sortes.
Si l’on replace l’importance de la nutrition dans le contexte actuel de santé publique, elle vient en deuxième position des facteurs de maladie derrière les causes émotionnelles(2). Les erreurs alimentaires participent effectivement au développement de maladies cardio-vasculaires, les rhumatismes, le diabète, les ulcères, l’insomnie, l’asthme, etc.
Face à la prolifération actuelle de régimes diététiques très sophistiqués, il semble que l’expérience accumulée par les générations qui nous ont précédés, en des temps où l’homme vivait en contact plus étroit avec la nature, reste la meilleure source d’inspiration pour retrouver la voie d’une alimentation saine et équilibrée.
Plutôt que des régimes strictements définis, nous allons voir qu’il suffit de maîtriser quelques règles fondamentales que nous pourrons adapter à toutes circonstances.
En voici les principes de bases :
- La théorie du Yin et du Yang
- La théorie des 5 mouvements
- L’énergie, le sang et les liquides organiques
A cela se rajoute la compréhension des règles de base de l’alimentation :
- La nature des aliments (chaud ou tiède, froid ou frais, tempéré)
- La saveur des aliments (piquant, amère, salé, douce ou sucré, acide)
- Leur lieu d’action (rate, rein, foie, poumon, etc.)
- La préparation et la cuisson
Puis viennent les 9 principes du « savoir manger », ou, comment manger dans les meilleurs conditions possibles, propices à notre digestion.
Pour conclure, chaque être humain étant différents, il ne peut y avoir une même alimentation pour tous, mais bien une alimentation adaptée à chaque personne et à chaque cas. Aucun aliment n’est mauvais en soi, c’est bien souvent l’abus, la non consommation ou la mauvaise utilisation que l’on en fait qui posera problème.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à prendre rendez-vous, au cabinet ou en téléconsultation, pour un bilan, et ainsi devenir acteur de votre santé.
(1) Un des ouvrages de référence en médecine chinoise, écrit avant la dynastie des Han, c’est à dire plusieurs siècles avant notre ère.
(2) Source de l’OMS.